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Par Jean-Jacques le 24 Juin 2024 à 22:37
Qui sait ce qui pourrait me passer par la tête à la prochaine lune ? La prochaine pleine lune, bien sûr, de manière à y voir quelque chose, car la clarté minuscule venant des étoiles ne suffit pas, sauf à voir dans le noir, comme les chats, mais je ne suis pas un chat, ou porter des lunettes de vision infrarouge, que je n’ai pas.
Hier soir, la lune était à son éclat maximum, et sur le coup de minuit, après que les lampadaires de la ville se soient éteints, je suis sorti pour la contempler et rêver un moment. Je ne me suis pas contenté de rester sur le pas de ma porte, j’ai commencé une petite promenade, mes pieds nus dans la fraîcheur de l’herbe. L’air était doux, une toute petite brise agitait par moment ma chemisette, il faisait bon et j’étais heureux, sans raison particulière, simplement par le fait d’être là, attentif aux sensations du moment. Le silence régnait, peuplé néanmoins des multiples petits bruits qui habitent la vie nocturne, auxquels on ne prête pas attention quand la clarté du jour abolit le mystère : chuchotement des insectes dans les buissons, froissement des feuilles du grand frêne au passage d’un souffle d’air, friselis du ruisseau derrière la maison, murmure lointain d’une automobile, parfois.
Au fond du jardin, un banc de pierre tourne le dos à la forêt de chênes qui commence au-delà. Je m’y assieds souvent dans la journée, quand les arbres étendent leur ombre jusqu’à lui, mais cela n’a rien à voir avec ce que je ressens au cœur de la nuit, lorsque la clarté de la lune donne à tous les objets un aspect fantastique. Tout ce qui m’entoure semble soudain vivant, d’une vie cachée qui se manifeste uniquement quand on ne regarde pas, un mouvement de lisière qu’on arrive pourtant à deviner du coin de l’œil, qui se fige quand on veut le saisir en face. Sous le soleil des loups, les objets prennent vie d’une manière dissimulée, vaguement menaçante, parce que cet univers nocturne n’est pas celui du jour, celui où les humains vivent d’ordinaire, et parce que nous y sommes comme des intrus.
Ce soir, je m’y sens pourtant comme chez moi. Il arrive en effet que la nuit accueille parfois favorablement mes intrusions, car elle est sensible à ce que pensent les promeneurs nocturnes, ou plutôt à ce qu’ils ressentent, comme si nous devenions tous, êtres vivants et objets, soudain capables de communiquer entre esprits, sans phrases ni mots, au sein d’une entité unique qui rassemblerait tout ce qui existe sur terre, sous l’influence extraordinaire de l’astre des loups.
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Par Jean-Jacques le 24 Juin 2024 à 22:27
De mon bureau j’entends le vrombissement de la tondeuse de François, mon voisin, si proche que j’en déduis qu’il doit être en train de ratiboiser ma pelouse et non la sienne. Je descends pour lui parler, cela fait longtemps que je ne l’ai pas vu. Il a un casque anti-bruit sur ses oreilles, je lui fais signe d’arrêter son engin.
-- Salut François ! Je vois que tu prolonges ton boulot pour les amis ! C’est vraiment sympa de tondre mon gazon juste parce que je t’ai dit un jour que ce genre de travail me sortait par les yeux !
-- Bah, ce n’est rien, les terrains ne sont pas très grands et il n’y a pas de barrière entre nos jardins. C’est un travail dont j’ai l’habitude, tu le sais bien, ça va aller vite.
-- Oui, c’est vrai, mais si je t’avais demandé un devis par la voie normale ou par le CESU, cela m’aurait coûté cher ! Qu’est-ce que je peux faire en échange ?
Il reste silencieux, il n’a pas relancé sa machine. Cela me semble bizarre, car en temps ordinaire ce grand gaillard blond et musclé est plutôt bavard, me parle de tout et de rien, ça dure des plombes. Je reprends la parole, car je suis un peu gêné.
-- Tu ne veux pas que je te paie quelque chose au black, ou pour les enfants ? Même si c’est symbolique ? Ou alors tu pourrais aussi tailler ma haie et les arbustes, ils en ont besoin et on se met d’accord sur un prix d’amis ?
-- Ne te casse pas la tête, je m’occuperai de ton jardin, je fais ça tous les jours puisque c’est mon métier, mais ici pas de productivité à respecter ni de client à satisfaire. Et ça m’aère l’esprit, j’en ai vraiment besoin en ce moment.
Ma curiosité est éveillée, mais par décence je n'ose pas lui demander de but en blanc ce qui ne va pas, bien qu'on se connaisse depuis des années. Je biaise néanmoins pour en savoir plus, l'air de rien:
-- Bon, je n’insiste pas, mais on pourra se faire un barbecue samedi prochain, tu viendras avec Amélie et les enfants. Pour le coup tu boiras tranquillement ton apéro pendant que je ferai griller les saucisses et ton esprit pourra vraiment s’aérer !
Sur ce trait d’esprit, enfin ce que je crois en être un, je commence à m’éloigner car je pense qu’il va redémarrer sa tondeuse et reprendre le travail commencé. Mais il m’arrête en posant son bras sur le mien.
-- Il faut que je te dise, car tu l’apprendras de toute façon, ça ne va plus du tout entre Amélie et moi. On va se quitter.
J’en reste pantois, la bouche ouverte comme un gobie. Après quelques instants de surprise totale, je fais celui qui n’a pas compris et je hasarde :
-- Tu veux dire que vous allez déménager ? Quitter le village et changer de cadre pour être mieux ensemble ailleurs ? Qu’est-ce qui se passe ?
-- Ce n’est pas ça. Elle souhaite divorcer, pas moi, mais elle ne veut rien entendre.
-- Mais pourquoi ? Je ne comprends pas… Depuis vingt ans qu’on se connaît, j’ai toujours vu un couple qui s’entendait bien, sympa avec tout le monde, un modèle de famille unie, avec Béa et Fabien, un vrai bonheur tes enfants !
-- Oui, mais tu ne vis pas notre quotidien. Cela fait des mois que cela ne va plus, tous les jours on se dispute, pour des bêtises, des futilités, on ne parle plus des choses importantes, on n’ouvre plus la bouche que pour crier et se faire des reproches. Et personne ne veut céder. C’est devenu irrespirable, c’est vrai. Quand elle m’a dit il y a quelque temps qu’elle en avait assez et qu’elle voulait me quitter, j’ai proposé qu’on essaie de se retrouver. Elle a accepté et on est allés une semaine à Venise, mais ça n’a rien changé, au contraire elle s’est mise à parler de divorce et non de séparation. Je ne sais plus quoi faire.
-- Tout de même, on ne se quitte pas comme ça du jour au lendemain pour des engueulades domestiques après presque trente ans de vie commune ! Si je peux me permettre, vous devriez aller voir un conseiller conjugal, très souvent il met le doigt sur ce qui coince réellement.
-- On l’a déjà fait. Pendant un moment la tension est retombée, mais ça n’a pas duré. En fait, tout va de travers depuis qu’elle a changé de travail il y a deux ans. Elle était représentante en jouets, elle en a eu assez et s’est mise à son compte pour offrir aux gens mal dans leur peau une aide à base de méditation et d’hypnose. Je n’y croyais pas, mais ça a marché tout de suite et elle s’est pris la grosse tête, elle est très contente d’elle et sans doute ne suis-je pas assez admiratif de sa réussite.
-- Et tes enfants, comment réagissent-ils ?
-- Tu avais raison tout à l’heure, ils sont vraiment super. Ils essaient de ne pas prendre parti, ils nous ont dit que si on ne pouvait plus vivre ensemble en bonne harmonie, il était certainement préférable de se séparer tout en restant en bons termes. De ce côté-là je suis rassuré, ils ont vingt et vingt-deux ans, ils ont fini leurs études et ne vivent plus à la maison, notre divorce ne les impactera pas trop fortement.
-- Vous ne pouvez pas tenter quelque chose d’intermédiaire, une séparation provisoire, « pour voir » et n’envisager le divorce qu’après ?
-- Non, Amélie ne veut pas. Pour elle notre union est terminée, c’est définitif. Tu sais comme elle est entière. Elle m’a dit qu’elle ne m’aimait plus. Elle aurait loué un petit appartement pas très loin, mais je suis sûr qu'en fait elle a trouvé quelqu'un d'autre, et dans la semaine elle va déménager ses affaires. Comme c’est une belle femme, elle pense qu’en tout début de la cinquantaine elle a encore de belles années à vivre, autrement. Moi je vais rester dans la maison, mais ça va être difficile de la conserver quand on fera le partage des biens.
-- Et toi, comment vas-tu ? Je n’ai rien deviné quand je t’ai parlé tout à l’heure de mes haies et de mon gazon, mais je devine que cela ne doit pas être simple.
-- Non, c’est dur, très dur. J’essaie de paraître comme d'habitude, surtout avec elle, afin qu’on puisse continuer à communiquer normalement. Tu es le premier à qui je parle de ça, jusqu’à présent cela ne voulait pas sortir. (il se tait quelques instants). Bon. Je vais me remettre à ta pelouse.
-- Si tu en as envie, passe à la maison ce soir, on boira une bière et on discutera.
François n’a pas répondu et le vacarme de la tondeuse a repris.Le soir, il n'est pas venu.
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Par Jean-Jacques le 24 Juin 2024 à 22:01
C'était l'été où l'homme a pour la première fois posé le pied sur la Lune. C'est pour cela que je me souviens bien de la date exacte, sinon je l'aurais oubliée depuis longtemps... Le 21 juillet 1969...Un lundi, le « jour de la Lune », justement ! On avait annoncé l'événement à la radio, le module spatial, le LEM, allait « alunir » peu après minuit, et on pourrait voir en direct le premier pas de l'homme sur son satellite, dans une émission télé provenant d'une autre planète !! Incroyable !
Pour vivre ensemble ce moment exceptionnel, nous avions prévu d'aller, toute la bande de copains de notre école, au « Bar des Amis », où se trouvait une télévision dotée d'un grand écran. Bien sûr, nous n'avons pas attendu minuit pour nous installer, et dès vingt heures nous étions là, devant nos bières ou nos whisky coca, à commenter, à chahuter, à boire et à chanter, tout en surveillant le poste du coin de l'oeil. Il y avait des garçons et des filles, ces dernières moins intéressées par l'événement technologique lui-même que par l'aspect romantique du ciel étoilé ou de la Terre vue de l'espace, même en noir et blanc.
Justine s'était assise à mon côté. Bien qu'elle fût jolie avec sa blondeur, sa queue de cheval et son corps svelte, je n'éprouvais pas de sentiment particulier pour elle, mais j'aimais la regarder et je n'étais pas insensible à sa présence lorsqu'elle s'installait près de moi, ce qui arrivait souvent, à chaque fois qu'elle le pouvait. Au fur et à mesure que la soirée avançait et que les bières se succédaient, je me suis rendu compte qu'elle se rapprochait insensiblement. D'abord sa chaise, pour qu'on puisse mieux s'entendre dans le brouhaha. Sa main, qui se posait de plus en plus souvent sur mon bras pour ponctuer ce qu'elle disait ou montrait. Sa bouche, près de mon oreille. Ses cheveux qui m'effleuraient le visage quand elle tournait la tête...Cette proximité féminine, ces effleurements infimes, provoquaient des sensations extraordinaires au jeune homme émotif et timide que j'étais à cette époque. Je vivais un moment unique, très différent de celui qui nous réunissait ici, mais je profitais du moment et je la laissais faire, incapable d'ailleurs de résister aussi peu que ce soit.
Un peu avant minuit, je planais dans une douce torpeur, bercé par sa présence proche, par les verres que j'avais bus, par les bip bip venant du LEM et ceux des messages laconiques d'Armstrong et du contrôle de Houston. Encore une heure avant que la Lune ne soit plus vierge, me disais-je. C'est à ce moment que Justine me glissa à l'oreille qu'elle avait chaud et me demanda de l'accompagner quelques minutes à l'extérieur, il faisait si lourd et si moite dans le bar, on avait largement le temps de prendre l'air avant l'instant décisif. J'étais un peu contrarié, je ne voulais pas rater un événement qui ne se reproduirait plus jamais. Elle insista, je finis par accepter, et nous sortîmes dans le jardin.
En guise de rafraîchissement, ce fut plutôt torride. Je passe sur les détails qui ne concernent personne, mais j'ai pris sa main et nous sommes allés nous asseoir entre deux buissons, d'abord pour observer la Lune, imaginer les deux hommes dans leur scaphandre, nommer les constellations, rêver sur les étoiles qui scintillaient, et puis... et puis...Et puis on a oublié tout ça, et puis je l'ai serrée dans mes bras, et puis on s'est enfin embrassés, et puis...Bref, c'est ce soir là que j'ai approfondi mes connaissances sur l'anatomie féminine et que ma vertu en a pris un coup. Au point qu'après tant d'ardeur nous avons sommeillé un bon moment, histoire de reprendre des forces.
Quand nous sommes revenus dans le Bar des Amis, cela faisait longtemps que nos astronautes étaient déjà en train de planter des drapeaux américains dans le sol lunaire en faisant coucou à la caméra. J'avais raté l'événement...Mais j'en avais vécu un autre, et celui-là, jamais je n'ai pu le revoir à la télévision...
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Par Jean-Jacques le 24 Juin 2024 à 21:52
Dans ma cave se trouvent de nombreux cartons pleins de paperasses conservées depuis des années. Pas de raison précise pour cela, je les garde « …au cas où… » (sans me dire ce que pourrait être ce « cas où »), ou encore « à trier plus tard » (sans que ce plus tard ait jamais été précisé). Mais je m’y suis mis, et j’ai ainsi fait plusieurs découvertes, dont celle-ci.
Dans un vieux carton ayant autrefois servi à transporter mon Saint-Emilion préféré, éclusé depuis longtemps, j’ai ainsi retrouvé des « fanzines » ronéotypés des années cinquante, écrits par des quasi-inconnus proches du mouvement surréaliste, qui s’amusaient à écrire n’importe quoi n’importe comment, juste pour jouer avec le langage, horrifier le bourgeois et dézinguer la littérature bien-pensante. Cela s’appelait « Le Petit Silence Illustré », et je me suis souvenu avoir acheté quelques exemplaires de ce fatras de potaches à la librairie « L’Atome », rue de Seine à Paris, entre deux trains me conduisant des Andelys à Strasbourg.
Le numéro 1-2, daté de 1957, se présente sous la forme d’une dizaine de pages de plusieurs couleurs, non agrafées, pliées en deux dans le sens de la longueur. Sur la couverture (si on peut appeler ça comme ça), de couleur rouge, il y a la photo d’un téléphone pendu à une potence : le silence, c’est la parole suspendue… Au-dessous, en une seule phrase, figure la ligne éditoriale : « La seule revue qui n’ait strictement rien à dire ». Cette profession de foi est précisée à la page suivante : « à part le fait qu’elle coûte 100 frs, (le prix du silence) elle est absolument gratuite. Son seul but est de ne pas avoir de but ». Puis, les auteurs s’en donnent à cœur joie dans l’absurde, l’insolite, le stupide assumé, la provocation, les citations détournées d’écrivains connus, et quelques histoires sans queue ni tête. L’initiateur de ce « machin » a cependant fait ensuite son chemin, il s’agit de Jacques Sternberg.
Voici quelques courts échantillons de cette publication confidentielle :
- Si le papier était comestible, le mot « culture » aurait enfin un sens
- Calendrier littéraire du mois :
- 2 mars : Sacha Guitry a éternué deux fois
- 5 mars : Adamov s’est lavé les pieds
- 17 mars : la nouvelle était fausse, Adamov ne s’est jamais lavé les pieds
- 28 mars : Camus a biffé un mot de son dernier roman : « alors »
- Une maison d’édition signale qu’elle va publier l’étonnant manuscrit d’un fœtus. En effet, un nouveau-né serait sorti récemment du ventre de sa mère en exhibant le texte complet de ses mémoires.
- Tous les matins, devant le caveau de Molière, on trouve une bouteille de lait. Le soir, elle est vide.
J’ai en ma possession encore une demi-douzaine de numéros, tous plus absurdes les uns que les autres, décalés, complètement « autres ». Et je m’interroge aujourd’hui sur ce qui me les a fait acheter alors que j’avais à peine plus de quinze ans, un âge où ce n’est pas ce genre choses qui captivent un adolescent
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Par Jean-Jacques le 24 Juin 2024 à 21:42
Rennes, 8 janvier 2024
Monsieur le Président
Cour d’assises d’Ille et Vilaine
Place du Parlement de Bretagne
35064 RENNES
DESTREMEAUX Julie
Avocate
8 rue Saint Martin
35000 Rennes
Monsieur le Président,
J’ai été commise d’office pour la défense de Sandrine Bonnard, dont vous avez fixé l’ouverture du procès au 24 janvier 2024. Je vous informe par la présente que je renonce à défendre cette personne, et je reste à votre disposition pour transmettre le dossier à l’avocat que vous aurez désigné pour me remplacer.
Compte tenu de la date tardive vous informant de ma décision, je me permets de vous préciser ci-dessous les raisons de ce retrait, qui s’accompagne de la cessation définitive de mes activités dans le domaine judiciaire.
J’ai rencontré à plusieurs reprises Madame Bonnard dans le cadre de l’instruction de cette douloureuse affaire. J’ai tout d’abord été saisie d’une grande compassion pour cette femme, devant les difficultés de ses conditions de vie, les exigences de son époux et sa fragilité mentale, obstacles qu’elle a pu surmonter avec courage durant plusieurs années avant de s’écrouler sous l’effet dévastateur de ce qu’on nomme aujourd’hui un « burn-out » aux conséquences que l’on connaît.
Je sais fort bien qu’un avocat de la défense doit savoir prendre du recul pour trouver de manière aussi efficace que possible les arguments qui convaincront les jurés de faire preuve de mansuétude envers l’accusé. Mais on ne peut mettre ainsi en veilleuse ses propres réactions devant l’horreur d’un tel drame si on ne peut se convaincre soi-même de la recevabilité des excuses qu’on invoque. Ceci m’a conduite à un dilemme insurmontable entre la compréhension, voire la compassion, éprouvées pour cette femme, et l’incompréhension des meurtres qu’elle a commis pour faire cesser ses souffrances. J’aurais compris qu’elle se retourne contre son mari ou contre elle pour fuir son calvaire quotidien, mais il m’est tout à fait impossible de défendre de quelque manière que ce soit une personne ayant pu donner la mort à trois de ses enfants, quels qu’en soient les motifs. On ne tue pas les êtres qu’on a mis au monde, qui ne sont en rien responsables de ce qui arrive à leur mère. Pour ces raisons, je me trouve donc dans l’incapacité personnelle d’assurer la défense de Madame Bonnard.
Au-delà de cette affaire, j’ai pris conscience du fait que ce cas pourrait se reproduire au cours de ma carrière d’avocate, qui ne fait que débuter, et je ne saurais, pas plus qu’aujourd’hui, sortir moi-même indemne de ces situations tout en défendant mal mes clients. En bref, il s’avère que ma personnalité est incompatible avec ce métier et la déontologie qui l’accompagne. En conséquence j’ai décidé de ne plus l’exercer.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma grande considération
Copie à l’ordre des avocats du Barreau de Rennes
6 rue Hoche 35000 Rennes
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