• Les moments les plus heureux de notre existence sont souvent ceux dont on ne se souvient pas. Plus exactement, ce sont ceux que l'on vit quotidiennement sans s'apercevoir que ce sont des moments de bonheur. L'esprit humain est fait de telle sorte qu'il se projette toujours vers ce qui se passe ailleurs et en un autre temps, plutôt que de vivre consciemment le moment présent. Il faut cependant avouer qu'il est difficile de vivre quelque chose tout en se regardant le vivre, être acteur et spectateur à la fois, se dire « je suis ici et je vis en ce moment un moment de bonheur ».

    Pour illustrer cela, prenez par exemple ce qui m'est arrivé récemment. Ma fille me disait : « Papa, raconte nous comment on était quand on était petits, quand on s'amusait avec toi » Je me suis creusé la cervelle, mais je dois dire que rien de précis ne m'est revenu en tête, à part quelques scènes marquantes mais éloignées de ce qu'elle me demandait : je me suis souvenu de certains événements précis, comme de la fois où elle avait cassé un carreau, d'une ou deux fessées administrées, d'épisodes d'énervement, de quelques corvées à la piscine, toutes choses fort éloignées des moments où on s'amusait.

    Et puis, comme je m'étais lancé depuis plusieurs semaines dans une opération de rangement et de tri dans mon garage, je suis tombé sur de vieilles cassettes audio d'enregistrements familiaux, datant des années 70. Trouver un lecteur n'a pas été simple, car ce système étant depuis longtemps passé de mode, je n'avais plus les moyens de lire les bandes. J'y suis finalement arrivé en empruntant une machine à un voisin plus âgé que moi. En redécouvrant ces cassettes au fil des 10 heures d'enregistrement étalées sur 8 ans, je me suis rendu compte aujourd'hui, avec un certain étonnement, du bonheur que je vivais alors et que j'avais oublié. Les enfants étaient petits, nous étions jeunes, et nous passions des heures avec eux à rire, chanter, se chatouiller, faire aboyer le chien, répondre aux incessants « pourquoi », donner des règles implicites, élaborer des menus souvent contestés, faire des listes de courses, les faire parler de leurs activités à l'école, le tout émaillé de mots d'enfants parfois irrésistibles. Cela n'avait rien à voir avec des événements datés et ponctuels, mais c'était l'expression d'un bonheur continu, quotidien et répétitif, se modifiant imperceptiblement au fur et à mesure que les années passaient.

    Il est très difficile de décrire par l'écriture ces moments, d'en rendre l'atmosphère, la tonalité, alors que cela saute aux oreilles, me semble t-il, lorsqu'on écoute ces bandes. Je les ai maintenant numérisées et transférées sur mon ordinateur et sur des CD, disponibles pour me remonter le moral lors d'inévitables moments d'abattement. Mais il faudra prendre garde à ne pas abuser de cette écoute : le passé est source de nostalgie, et la nostalgie est aussi l'antichambre de la tristesse.

     


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  • Augustine, née en Lorraine à l'aube du siècle dernier, était la troisième - ou la quatrième car elle avait une sœur jumelle - d'une famille de douze enfants. Toute sa vie, qui dura 77 ans, elle se consacra au service des autres, sans jamais rechercher un avantage pour elle-même. On pourrait appeler cela de l'abnégation, ou encore du désintéressement, mais elle était seulement elle-même, simple et généreuse. Par exemple, après la naissance de son fils, elle proposa de donner aussi le sein à la fille de sa voisine, que pourtant elle connaissait à peine. Cette femme n'avait pas de lait, et son bébé s'affaiblissait chaque jour. Pendant des mois elle s'occupa ainsi des deux enfants, qui lui prenaient l'essentiel de ses forces, sans pour autant délaisser ses tâches ménagères quotidiennes. Elle maigrit de manière considérable, la fatigue était permanente, mais jamais elle ne se plaignit. Quand on lui faisait des compliments, elle minimisait toujours son rôle : n'importe qui aurait fait la même chose, disait-elle.

    Elle eut une vie laborieuse. Utilisée par son père, comme les autres enfants de la famille, pour les travaux des champs pendant la guerre de 1914, elle reçut une éducation très sommaire. Mais elle ne manquait pas d'intelligence ni de volonté, elle apprit seule le français après 1918, tout en servant comme domestique dans une famille parisienne aisée. Là, elle fut engrossée par un ami de la famille, car personne et surtout pas sa mère, ne lui avait expliqué comment les bébés venaient au monde : on ne parlait jamais de ces choses honteuses dans les foyers catholiques, surtout à la campagne...Chassée et mise au ban de sa famille, elle affronta seule toutes les épreuves sans jamais baisser les bras : après la générosité, ses qualités les plus marquantes étaient le courage, la persévérance, le sens du devoir, et sa vie le démontra. Elle dut mettre sa fille en nourrice ; à la fin du mois il lui restait à peine de quoi survivre, mais elle résista toujours dans la dignité. Elle exerça comme serveuse dans un café, en butte aux avances permanentes des hommes, sans y céder. Elle rechercha longtemps son séducteur puis, l'ayant retrouvé, lui écrivit pendant des années, lui donnant des nouvelles de sa fille, jusqu'à ce qu'il finisse par revenir pour l'épouser. Mais jamais elle ne le menaça ni ne lui reprocha ce qui était arrivé. Plus tard, elle alla même jusqu'à le remercier de lui avoir donné une jolie petite fille, devenue une belle jeune femme qui fonda une famille, dans les règles cette fois. Après tous ces détours, ils furent finalement très heureux ensemble.

    Elle mit ainsi au monde son deuxième enfant, un garçon, qu'elle éleva avec une tendresse parfois rude, avec amour et le souci d'en faire un homme bon et un bon chrétien. Sur ce dernier point, elle échoua, mais pour le reste, elle n'avait pas besoin d'expliquer quoi que ce soit, tout coulait de source.

    Après la mort de son mari, elle se retira dans son village lorrain, où elle s'occupa de son jardin, de son poulailler, de ses lapins, et bien sûr de son église. Elle mourut trop tôt, d'une maladie qui la fit souffrir longtemps, qu'elle cacha à ses enfants pour « ne pas les déranger », sans que cela fit pour autant chanceler sa foi. Car tous ces événements d'une vie difficile ne l'ont jamais fait dévier de sa croyance : Dieu avait voulu tout cela, et c'était bien ainsi.

     

     


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  • Extrait du journal de bord d'un officier sous-marinier

    Je crois que, pour ma première patrouille, j’ai été particulièrement gâté, littéralement « mis dans le bain ». Les deux jours qui viennent de s’écouler resteront certainement marqués dans mes souvenirs parmi les plus pénibles que j’ai jamais passés.

    Jeudi matin, nous sommes sortis du bassin pour aller au quai de stationnement, et nous avons subi un poste de combat de vérification qui a duré cinq heures, sans beaucoup d’activités pour nous autres mécaniciens. Le soir, je suis allé prendre l’air pour la dernière fois à la passerelle et sur le pont ; il bruinait légèrement, l’air était doux, et je me sentais bien dans mon blouson fourré. Les lampadaires miroitaient dans l’eau calme du port, tout était tranquille.

    Vendredi matin, j'ai démarré le réacteur et l'appareil propulsif avec mon équipe. Tout s’est bien passé, sauf pour le bouilleur de production d'eau douce, qui ne fonctionnait pas et qui n’a rien voulu savoir malgré toutes nos recherches, effectuées par le personnel de quart à la machine, mon premier-maître et moi. Cela a duré jusqu’à 5h du matin, je n’ai pas dîné et je n’ai dormi que deux heures.

    Samedi matin, nous avons continué à travailler, et l’engin était enfin réparé pour 15 heures, mais fonctionnait malgré tout de façon un peu anormale. De surcroît, au cours de la nuit et dans la matinée, d’autres ennuis sont arrivés : fuites de vapeur, usure exagérée des balais d’un turbo-alternateur, etc. Je ne savais plus où donner de la tête, d’autant que l’appareillage étant prévu pour 14h, le retarder de deux heures devenait une affaire d’état et de prestige pour l’Etat-Major, qui venait à tour de rôle me harceler à l’arrière. Quand nous sommes enfin partis, il était plus de 16h, et j’ai pu enfin aller manger un sandwich. La pause n'a pas duré longtemps, car à peine le bateau avait-il mis le nez hors du port de l’Ile Longue, que les essais de vitesse ont commencé, et j’avais bien sûr des tas de relevés à faire. Le temps commençait à se gâter quand nous sommes sortis de la rade.

    La journée qui a suivi a été plus calme, et j’ai pu récupérer en dormant entre chaque quart.

    Puis est venue cette horrible nuit de dimanche à lundi.

    J’étais de quart de minuit à 4 heures. Jusqu’à minuit, il y a eu des essais en plongée ; de minuit à deux heures j’étais à mon poste de quart, la routine sans histoire.

    Pour débarquer l’amiral et un civil encore à bord, il était prévu de faire surface et d’aller vers Lorient pour les hélitreuiller près de la côte. Au périscope, la mer s’est révélée très grosse, le temps détestable. Malgré tout, l’option de débarquer l’amiral comme prévu a été maintenue, et nous avons donc chassé aux ballasts vers 2h30.

    Nous sommes restés en surface de 2h30 jusqu’à 6h30, avant de replonger pour retrouver des conditions plus clémentes. En effet, pendant ces quatre heures, le navire a roulé bord sur bord, prenant des gîtes de 40°, a tangué comme jamais, au point que, en surface, périscope hissé, celui-ci était malgré tout régulièrement submergé par des paquets de mer, ce qui laisse penser que la mer était de force 6 à 7 et les creux de 8 mètres au moins. A l’intérieur, cela a été immédiatement le cauchemar : poubelles répandues partout, tiroirs laissant échapper leur contenu, matériel mal arrimé volant de tous côtés, huile se déversant des carters de machines, livres, papiers, cartes répandus et chiffonnés, piétinés sur le sol… Au Poste Central Navigation Opérations (PCNO) et dans les coursives de l’équipage régnait une odeur pestilentielle venant du débordement des poulaines des Auxiliaires III. Sans oublier que la plupart des gens ont été malades, vomissant où ils pouvaient, par terre, dans les poubelles coincées entre leur siège et le pupitre de quart, dans des chiffons…

    A l’avant, lorsqu’on a ouvert le panneau supérieur de la passerelle, une trombe d’eau s’est déversée dans le massif, bousculant l’officier et le personnel montant prendre le quart. Il a fallu refermer aussitôt et continuer la navigation depuis le PCNO, au périscope. L’eau embarquée a noyé le carré et presque toutes les chambres d’officiers, et s’est même introduite jusqu’au Central. Des objets flottaient dans les coursives transformées en ruisseaux.

    Au pont 1, dans les quartiers de l’équipage, une bonbonne d’ammoniaque servant au nettoyage des accumulateurs de la batterie principale s’est renversée. L’air est devenu nauséabond, mais le personnel a capelé les masques à air respirable pour éponger le liquide et éviter la diffusion du gaz dans le bord.

    A l’arrière, au Poste Central Propulsion, j’ai eu un moment de panique, car avec le roulis, un grand nombre de sécurités ont déclenché, les klaxons « niveau échangeur bas » succédant aux klaxons « niveau échangeur haut » en fonction de l’angle de roulis, et les autres alarmes hurlant, couinant ou beuglant sans aucun intérêt pour la sûreté réelle des installations, au point que j’ai rapidement donné l’ordre de les inhiber. De plus, j’ai moi-même été malade, comme presque tout le monde. A un moment, sur un coup de roulis plus fort que les autres, on s’est demandé si le navire n’allait pas faire le tour, tellement il est resté à l’inclinaison maximale un temps qui nous a paru terriblement long, avant de repartir enfin dans l’autre sens…

    Bien évidemment, personne n’a été hélitreuillé, mais il a fallu attendre en surface le temps nécessaire pour regonfler les bouteilles de chasse haute pression. Lorsqu’on a enfin replongé, tout le monde a poussé un soupir de soulagement. Et chacun a regagné son poste ou sa couchette, après avoir nettoyé le plus gros des dégâts.

    Maintenant, tout va mieux, on répare la casse tant bien que mal, et on fait route vers Brest pour débarquer enfin notre amiral, mais aussi pour remettre le matériel en état et soigner quelques personnes blessées par des chutes d’objets, en particulier un second-maître ayant reçu un étau sur le pied en tranche D. Nous serons à l’Ile Longue mardi midi, mais je ne pense pas que nous aurons l’autorisation de descendre à terre.

     


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  • Il y a des souvenirs qui nous reviennent sans cesse, sans qu'on sache pourquoi, alors qu'ils ne sont reliés à aucun événement particulier, qu'ils sont juste un moment précis de notre passé ordinaire. Ils se sont imprimés à tout jamais dans un coin inexpugnable de notre mémoire, par je ne sais quel tour de magie ou de combinaison chimique de nos cellules . Quand ils réapparaissent, c'est sous la forme d'un « flash », d'une photographie d'un moment généralement très court, d'une vidéo de quelques secondes qu'on ne peut que décrire sans pouvoir dire que c'est une histoire, aussi brève soit-elle.

    Bien sûr, j'ai aussi des souvenirs intenses et précis, heureux ou douloureux, mais que je revis sur commande, comme la naissance de mes enfants, l'agonie de ma mère, l'accident de voiture qui a failli me coûter la vie, et bien d'autres, mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Ce dont je vous parle est d'une autre nature, c'est quelque chose qui peut n'avoir aucune importance, mais qui s'impose à moi sans que je l'aie cherché, et qui me procure à chaque fois une émotion incomparable. Cela peut être une pensée, une séquence de film, une attitude, un paysage, une lecture. C'est presque toujours une émotion d'ordre esthétique. Ce n'est jamais quelque chose de laid ou de terrible, jamais cette sorte de beauté qu'on peut, paraît-il, trouver dans l'horreur d'un spectacle ou d'une situation.

    En voici quelques uns.

    Je suis assis sur une chaise en osier dans la cour de la maison de mes parents, en été. Il fait chaud. Je lis un roman d'anticipation. Je suis bien. Je pense que quand je serai vieux, j'aurai acheté tous les romans d'anticipation qui existent, et que je passerai mon temps à les lire et relire.

    Cette fille dans le train, assise en face de moi, qui lit un livre. Je la regarde. Elle lève les yeux, croise mon regard, me sourit. Ce sourire rayonne sur son visage. Cela me rend heureux. Je ne lui ai pas dit un mot, et pourtant elle m'a comblé.

    Le bruit du vent dans les branches d'un arbre, dans « L'éclipse » d'Antonioni, qui transforme subitement un carrefour de rues désertes et sans âme en une sorte de lieu magique.

    Au cours d'une promenade en solitaire dans la forêt, je m'assois au pied d'un arbre, et soudain je sens la présence de tous ces êtres vivants autour de moi, les petits bruits qu'ils font, les mouvements imperceptibles des branches, des feuilles et de l'herbe, je vois avec précision les détails de l'écorce rugueuse du tronc en face de moi.

    Pendant mon service militaire, je traverse un marécage avec de l'eau jusqu'à la taille, mon fusil brandi au-dessus de ma tête, apercevant à peine celui qui me précède, sous la seule clarté d'un premier quartier lunaire. Je me sens soudain vivant, et je me demande pourquoi je suis là, dans ce point singulier de l'espace-temps.

    Il pleut, je suis à la porte-fenêtre du salon, regardant dehors, le front contre la vitre froide, et mon haleine dépose une buée qui obscurcit peu à peu ma vision. Pendant un moment, la vie me pèse, je ne sais pas pourquoi.

    Je suis à Paris, sous les arcades de la rue de Rivoli, et je cherche en vain la boutique des « Camées durs » dont parle André Breton dans Nadja. J'ai refait tout le parcours de leurs promenades dans la ville, de la rue Lafayette jusqu'au marché aux puces de Saint Ouen, attentif comme lui aux coïncidences surréalistes qu'il décrit, mais que pour ma part je n'ai jamais trouvées. « La beauté sera convulsive ou ne sera pas », dit-il. Je me demande toujours ce qu'il a voulu dire par là.

     


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  • Trois jeunes garçons discutent de ce qu'ils feront quand ils seront grands :

    « Moi, dit le premier, je serai astronaute. J'aurai un casque avec des antennes partout et un gros scaphandre tout blanc. Je monterai dans la fusée à Kourou, et j'agiterai la main avant d'entrer, parce que papa et maman seront en bas et me regarderont, et tout le monde me verra à la télé. J'irai dans la Lune et je conduirai une espèce d'auto avec des grandes roues en fer, et j'explorerai tous les cratères. Peut-être bien qu'il y aura des lunaires que personne n'a encore trouvé avant moi, et je ne saurai pas d'abord s'ils sont méchants ou pas. Alors je sortirai mon pistolet ou mon désintégratateur, et ils auront peur et je les ramènerai sur la Terre et je les montrerai dans un cirque comme King Kong. Et je serai célèbre et tout le monde me demandera des orthographes. Voilà. »

    Le second réfléchit un bon moment, avant de répliquer :

    « Moi je pourrai pas faire ça, être enfermé dans une boîte pendant des jours, et puis j'aime pas le cirque. Alors, je ferai comme le type qu'on a vu les dernières vacances au club Méditerranée, à faire de la gym dans l'eau, montrer aux gens comment tirer à l'arc comme Robin des bois, faire rigoler tout le monde en apprenant la salsa à ceux qui savent pas, bien manger matin midi et soir, surtout des frites. Et puis on sera toute la journée en vacances au lieu d'aller à l'école. Je serai dehors tout le temps, et il fera beau tous les jours, et s'il pleut on ira jouer aux boules sous un hangar ou bien on se promènera et on se réfugiera sous une tente un moment pour se reposer. Ce sera quand même mieux que de capturer des martiens ou des dangereux lunatiques. Je gagnerai comme ça beaucoup de sous et je pourrai me marier avec la fille que je voudrai et on aura peut-être des enfants si on en a envie, on les mettra à la crèche du club quand on ira travailler et s'amuser. »

    Le troisième les écoutait distraitement et ne disait rien.

    « Alors, et toi, qu'est-ce que tu veux faire ? » lui demandèrent-ils.

    « Je ne sais pas. Je n'irai sûrement pas dans la Lune ou dans des endroits moches comme ça. Et je ne passerai pas non plus mon temps à jouer à des jeux idiots avec des gens qui ne sont pas comme ils sont d'habitude chez eux. Je travaillerai quelque part à faire n'importe quoi, à la sueur de mon front comme il dit mon père, et je réfléchirai pour faire la révolution avec mon papa et plein d'autres comme lui pour que les riches ils donnent aux pauvres, et tout le monde sera heureux. Comme ça je pourrai avoir un chien à moi qui m'aimera et me suivra partout. »

     

    Le premier deviendra vendeur de voitures, le second sera comptable et le troisième vétérinaire. Mais cela ne fait rien, il faut toujours une part de rêve intemporel pour supporter la réalité de tous les jours.

     


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