-
Mémoire et poésie
- Ouvrir au hasard un recueil de poèmes : « Sagesse » de Verlaine, poème page 143
- En lire un, refermer, noter de mémoire quelques mots : cor long paysage monotone automne lent
- Ecrire d'un poème contenant ces mots. Contraintes supplémentaires : faire des rimes avec ces mots, écrire le poème en alexandrins
Un dimanche en forêt
Comme je me promenais dans la forêt drouaise
À pas lents, silencieux, les souliers dans la glaise,
J'entendis dans les bois comme le son d'un cor
Qui sonnait tristement dans le sombre décor.
C'est l'hallali me dis-je, c'est la fin, c'est la mort
Promise par les chiens à un pauvre dix cors.
Vers le funèbre écho je courus tout brûlant
D'une colère vraie, mais toujours vigilant.
Que vis-je en arrivant ! Autour d'un feu de braise,
des enfants babillant, les parents sur des chaises
Point de cerf, point de chiens, juste un vieux gramophone
Déversant alentour des accents monotones !
Des saucisses grillaient, presque carbonisées,
Surveillées de très près par des vieux épuisés.
D'autres aux boules jouaient, attendant l'apéro,
Regardant dans les airs passer un hélico.
Rassuré je m'en fus, m'éloignant de la zone
Préférant nettement en ce ciel gris d'automne
La paisible prairie et son vert paysage,
À la trompe de chasse sonnant dans le feuillage.
On n'entendait plus rien dans la vallée des cailles
Sinon le cliquetis des pieds sur la rocaille.
Pourtant je regrettais le festin succulent
Dont le vent qui soufflait m'apportait les relents.
Relire le poème initial
Le son du cor s'afflige vers les bois
D'une douleur on veut croire orpheline
Qui vient mourir au bas de la colline
Parmi la bise errant en courts abois.
L'âme du loup pleure dans cette voix
Qui monte avec le soleil qui décline
D'une agonie on veut croire câline
Et qui ravit et qui navre à la fois
Pour faire mieux cette plaine assoupie
La neige tombe à longs traits de charpie
A travers le couchant sanguinolent
Et l'air a l'air d'être un soupir d'automne
Tant il fait doux par ce soir monotone
Où se dorlote un paysage lent.
Analyse
Verlaine écrit un poème un peu mélancolique, décrit un paysage assez triste, venteux, entre l'automne et l'hiver. Il n'y a pas de personnages dans ce tableau, même pas d'être vivant, mais on devine que la saison de la chasse a commencé.
Jean-Jacques commence aussi sur un ton un peu sombre, mais cela dérive vite vers des choses terre à terre qui « désenchantent » le texte. Il y a beaucoup de personnages, lui d'abord, mais aussi plusieurs autres, qui se croisent sans se voir. Finalement, quand on a faim, on oublie la lutte écologique contre la chasse à courre pour ne plus penser qu'à son estomac remué par les bonnes odeurs de victuailles...
-
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment
Ajouter un commentaire